La route, Cormac McCarthy
« L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie ».
Un père et un fils donc, pas de noms, plus de mère. Et du gris, partout, tout le temps, terrifiant, pesant. Route difficile, tortueuse comme la lecture, épuisante dans les moments de peur et de mort guettant, jamais loin, et puis par moment des pauses, un peu d’espoir, le gris parait plus clair et la lecture plus fluide et de nouveau la route noire, le froid, la faim et les autres, ceux qui rodent et qui ont faim aussi...
Fatigue, amaigrissement jusque dans les dialogues, courts, secs, économes, sans ponctuation, comme coupés au scalpel. Chirurgicaux.
Pas de chapitres mais des paragraphes en guise de repères spatio-temporels, quelques flash-back, quelques descriptions, l’imaginaire se charge du reste.
Quel but ? Quelle issue ? Si l’Homme est un être social, que devient-il quand toute société a disparu ? Quels besoins de transmettre et de vivre dans ces derniers temps de l’humanité ?
Livre éprouvant, rugueux, et surtout angoissant car possiblement prophète.
Ouvrez ce livre, suivez cette route, mais sans nul doute c’est elle qui vous poursuivra.